L’Ouganda a l’une des plus jeunes populations du monde, avec environ 78% de la population âgée de moins de 35 ans. Le taux de natalité est exceptionnellement élevé et l’un des taux de chômage des jeunes les plus élevés de l’Afrique subsaharienne; selon le rapport du Bureau des Statistiques de l’Ouganda de 2017, le taux de chômage était de 68%. Renforcer l’emploi des jeunes pour promouvoir la résilience économique est l’un des principaux objectifs d’ACSET (Action for Child Social and Economic Transformation), une organisation non gouvernementale en Ouganda.

Le nord de l’Ouganda a souffert pendant des décennies des atrocités commises par les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) qui ont tué des millions de personnes, enlevé un million d’enfants et beaucoup ont fui leur foyer pour se réfugier dans d’autres régions. Les activités des rebelles ont conduit à l’effondrement des structures sociales et culturelles de la région. Bien que la région soit maintenant en paix, les impacts des activités de la LRA se font toujours ressentir. De nombreux enfants sont devenus orphelins et de nombreux enfants vivant avec le VIH. L’éducation médiocre pour des orphelins et mettant ces enfants à risque en raison de la pauvreté. De nombreux ménages ne peuvent pas répondre aux besoins de base de leurs membres; nourriture, soins de santé, vêtements, etc.. Taux élevés décrochage scolaire, en particulier chez les filles. En outre, de nombreuses filles sont mariées très tôt et violations des droits sociaux des enfants.

ASCET a l’intention d’établir un centre de formation professionnelle à Oyam qui assurera une formation professionnelle aux jeunes vulnérables de quatre districts (Amolatar, Lira, Kole et Oyam) avec une population totale estimée à 1.300.000 habitants. Le centre de formation offrira une formation professionnelle formelle et à une formation professionnelle informelle.

La formation formelle a un programme approuvé par le gouvernement. La formation dure 2 ans et se compose de cours théoriques et pratiques. Les étudiants sont admis s’ils possèdent un certificat de la Direction de la Formation Industrielle (DIT) ou un diplôme du premier cycle du secondaire. À la fin de la formation, ils passent un examen théorique et pratique sous la supervision de la Direction Générale de l’Enseignement Polytechnique. Si l’étudiant a réussi, il recevra un diplôme UBTEK (Diplôme de Formation Professionnelle Secondaire). Les coûts de cette formation sont 160 euros (80 euros par an).

La formation informelle est destinée aux jeunes qui ne peuvent pas payer les coûts de la formation professionnelle formelle, tels que les orphelins, les très pauvres, les enfants infectés par le VIH / SIDA, les enfants mères et les ménages dirigés pas des mineurs. Cette formation dure 6 mois. Les connaissances théoriques sont minimales, l’accent est mis sur l’apprentissage d’une compétence. Les jeunes peuvent suivre cette formation s’ils ont suivi une éducation primaire (même s’ils n’ont pas terminé). Ils effectuent des examens sous la supervision de la Direction Générale de la Formation Industrielle (DIT). S’ils réussissent, ils peuvent recevoir un «certificat DIT» (certificat d’école d’artisanat). Mais même sans diplôme, ils peuvent commencer à utiliser les compétences acquises. Pour les étudiants qui en ont les moyens, des frais de cours de 50 euros seront demandés à titre de compensation pour les frais de matériel de formation.

Le projet sera mis en œuvre par ACSET (Action pour la transformation sociale et économique des enfants), en collaboration avec la Fondation Gered Gereedschap et la Fondation Van Doorn.

ACSET a joué un rôle déterminant dans la promotion de l’éducation des enfants et des jeunes vulnérables, en offrant une formation vie compétences et une formation professionnelle pour leur autosuffisance. En outre, ACSET est engagé dans des moyens durables d’amélioration des moyens de subsistance des personnes qui sont à risque et vulnérables.

Une enquête menée par ACSET en 2016 a montré que les jeunes sont particulièrement intéressés par l’acquisition de compétences spécifiquement demandées et avec lesquelles un revenu peut être généré. La menuiserie, la couture, la maçonnerie, la soudure, le travail des métaux et l’horticulture, l’apiculture et l’élevage des porcs comptent parmi les compétences les plus exprimées que les jeunes aimeraient acquérir.

L’objectif initial d’ACSET a été de fournir aux jeunes vulnérables venant des districts d’Oyam, de Lira, de Kole et d’Amolatar une éducation primaire. Après avoir achevé l’enseignement primaire, ACSET a aidé certains à poursuivre des études secondaires ou une formation professionnelle dans des écoles secondaires / centres de formation professionnelle existants dans la ville de Lira. Cette approche consistant à payer les frais de scolarité pour les jeunes vulnérables après la fin de l’enseignement primaire s’avère trop coûteuse et non viable pour ACSET. De plus ces programmes de formation ne fournissent pas nécessairement une formation aux compétences pour lesquelles il existe une demande. De là est née l’idée de créer un centre de formation professionnelle.

Avec l’assistance de la Fondation Van Doorn, un plan d’affaire pour ce centre de formation professionnelle et des programmes pour des différents coursa sont élaborés, montrant sa viabilité financière et sa durabilité après la première année d’opération. Pendant les 12 premiers mois, il a besoin de fonds pour les investissements nécessaires (mobilier scolaire, matériel de formation et outils) et pour payer les salaires des instructeurs. ACSET est actuellement encore assisté dans le développement .

Les coûts d’établissement et de fonctionnement pour la première année ont été estimés à environ 140 millions de shilling ougandais, soit environ 30 000 euros.

ACSET a contribué environ 76 millions de shilling ougandais ou l’équivalent de 15.900 euros qu’est généré à partir des frais de formation et de la vente des produits que les stagiaires feront dans le centre de formation. Initialement, ACSET louera des bâtiments scolaires à Oyam pendant que la construction du centre est en cours (avec une collecte de fonds en cours depuis 2016).

La Fondation Gered Gereedschap a été mis à la disposition des matériels et outils de formation (à une valeur de 9200 euros). Quelque 500 volontaires sont actifs dans les 30 ateliers à travers les Pays-Bas. Les artisans rénovent avec enthousiasme les outils pour une seconde vie en Afrique. Conjointement avec les fournisseurs d’outils, les donateurs, les fonds et les entreprises, la fondation n’a qu’un objectif «de fournir des ressources concrètes aux professionnels des pays en développement pour une vie sans pauvreté».

La Fondation Van Doorn a été mis à la disposition 4 800 euros, pour le transport d’équipements de Gered Gereedschap, pour les salaires des instructeurs et l’achat de matériel de formation (consommables) pendant la première année.

Le projet a été complété avec succès. La première année scolaire a eu moins d’élèves que prévu, car l’école n’a ouvert qu’à mi-parcours de l’année scolaire officielle. L’école a ouvert ses portes en juillet 2019 après la réception des outils de Gered Gereedschap en juin 2019.

Les étudiants ayant suivi la formation informelle ont tous obtenu leur certificat et les étudiants ayant suivi la formation formelle passent à la deuxième année et passent leurs examens finaux à la fin de 2020.

Avec les fonds disponibles pour l’achat de mobilier scolaire, l’école a suivi l’exemple du centre de formation professionnelle Chepkorio au Kenya et a utilisé ces fonds pour acheter du matériel et laisser les élèves de l’école fabriquer les meubles eux-mêmes (comme pièces de travail).

L’école est maintenant également officiellement reconnue par le gouvernement ougandais. Chapeau pour l’administration de cette nouvelle école à Oyam!